NAIROBI: Au Ghana, “ProSect Feed”, une entreprise locale produit les déchets organiques en aliments à base d’insectes par l’entremise d’Internet des objets pour nourrir des animaux domestiques et s’en servir comme fertilisants.
Selon, Tufuor Kwabena, chef d’équipe qui a travaillé sur cette innovation, la mise en place de cette initiative a contribué non seulement dans la réduction des frais de production d’alimentation pour le bétail au Ghana permettant aux fermiers de réduire des déchets qui contribuent aux émissions de gaz à effet de serre tout en contribuant dans l’amélioration de la sécurité alimentaire dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
Alors que le nombre d’insectes présents dans la nature reste inestimable, Kwabena et son équipe font recours en analysant les données générées par les capteurs d’humidité – ces appareils électroniques qui permettent de mesurer la quantité d’humidité ou de lumière dans des environnements spécifiques.
Comme les insectes sont attirés par les lumières vives, les capteurs d’humidité comptent parmi les instruments les plus utilisés dans la surveillance environnementale, et créer un environment naturel permettant ces espèces de mouches d’optimiser leur production.
Déchets organiques
L’industrie de l’IoT est nouvelle au Ghana, mais Kwabena et son équipe ont réussi à pérenniser cette innovation avec le lancement d’une protéique riche en nutriments obtenue par la collecte d’une espèce d’insectes connue sous l’appellation de “mouche soldat noire” désignée par les experts comme une source alternative de protéines dans la nutrition humaine, et animales notamment.
Au Ghana, les fermiers sont actuellement préoccupés par la disponibilité de sources de protéines, qui peuvent être utilisées de manière durable, dans l’alimentation du bétail dont notamment les poulets, et le groupe de jeunes entrepreneurs propose de nouvelles méthodes de production de nouveaux aliments du bétail qui doivent être mis en avant pour assurer la sécurité alimentaire dans ce pays.
S’exprimant cette semaine lors d’une session focalisant sur l’innovation animée en marge du Sommet africain sur le Climat à Nairobi au Kenya, Kwabena a fait remarquer que les insectes sont actuellement au centre des préoccupations de par les nombreuses possibilités d’exploitations qu’ils offrent.
Cette espèce se nourrissant presque exclusivement à l’aide de déchets organiques, leur valorisation se fait aujourd’hui au Ghana dans le secteur de l’alimentation animale seulement.
« Avec les technologies émergentes de l’internet des objets, cette innovation permet aux appareils connectés de créer un environnement susceptible d’assurer une grande production de larves de mouches soldats noirs en vue de soutenir la production», a déclaré Kwabena dans contribution à la session intitulée “Pole innovation pour l’action climatique” qui a attiré plus d’une soixantaine de start-ups établis dans différents pays africains.
Répliquer à plus grande échelle les innovations en Afrique
Parmi les grandes lignes de la Stratégie et plan d’action de l’Union africaine pour 2022-2032 sur le changement climatique dans le domaine du développement et du financement, il y a notamment la promotion de la technologie innovante au service de l’action climatique pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Lors d’une série de présentations sur différents projets innovateurs qui proposent des solutions dans différents pays africains en marge du sommet sur le climat à Nairobi, des études de cas, les experts ont cherché à savoir si certains de ces initiatives pouvait être reproduite dans d’autres pays ou régions et être mise à l’échelle, si les résultats étaient durables à long terme et si le financement de certains partenaires pourrait être impliqué.
Depuis sa création en 2020, “ProSect Feed” du Ghana a reçu une commande de la part de 500 agriculteurs de ce pays pour distribuer plus de 25 tonnes d’insectes qui servent notamment dans l’alimentation du bétail.
L’entreprise ghanéenne s’est fixée comme objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans la volaille et d’autres services de production animale grâce à son programme ciblé où cette campagne consiste également à mobilises des femmes qui valorisent et fournissent ainsi ces déchets comme moyen de revenus supplémentaires.
Selon Kwabena, le plus grand défi auquel l’entreprise fait face actuellement est la mobilisation des fonds pour s’acheter de l’équipement susceptible de permettre la startup de transformer la farine protéique en aliment complet pour la production d’aliments pour animaux d’élevage.